Sports 21 janvier 2022

Chelsea – Tottenham: les retrouvailles de Conte le bosseur avec les Blues

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Ce dimanche à 17:30, Antonio Conte, manager de Tottenham retourne au Bridge. Stade qu’il a bien connu puisqu’il a entraîné les Blues deux saisons, entre 2016 et 2018. Avec à la clé un titre de champion (2017) et une FA Cup (2018). Un choc à suivre en direct sur VOOSPORT WORLD.

Le football est souvent fait de petites histoires. Elles lient des joueurs à des clubs et des clubs à des entraîneurs. Celle qui unit Antonio Conte à Chelsea n’a pas été très longue, mais suffisamment que pour marquer les esprits. Arrivé lors de l’été 2016 après trois titres de champion d’Italie avec la Juventus, la pression était forte. En effet, le club sortait d’une saison compliquée. Mourinho, limogé en décembre, laissait derrière lui un vestiaire en cendre et le club allait terminer à une triste 10e place avec Guus Hiddink dans le rôle de l’intérimaire. Outre le technicien italien, d’autres arrivées estivales vont aider à relever le club. Si la, prétendue, star de ce mercato estival de 2016 s’appellait Michy Batshuayi (acheté 40 millions), ce sont plutôt les Kante, David Luiz et autre Marcos Alonso qui allaient se montrer décisifs.

La saison démarrait bien avec trois victoires consécutives avant deux revers face à Liverpool et Arsenal. S’en suivra une série épique de 13 victoires de rang, qui ont coïncidé avec un passage à une défense à trois, qui permettent aux Blues de creuser l’écart en tête de la Premier League. Chelsea finira la saison avec 93 points, 7 de plus que son dauphin Tottenham.

Rage et travail

Ce qui caractérise Conte dans la plupart des clubs où il est passé, c’est sa rage. À tel point qu’après cette défaite face à Arsenal lors son 6e match de Premier League, seulement, certains se sont demandé s’il n’allait pas quitter le club tant son ire était violente. Mais il a réussi à canaliser cette fureur pour redresser son équipe et aligner la série de victoires que l’on connaît. Même les défaites en pré-saison peuvent rendre Conte furieux. Alors qu’il devait effectuer un entretien avec un journaliste après un match contre l’Inter à Singapour, lors de la tournée asiatique de préparation en 2017, le manager a voulu faire l’impasse. Trop remonté après la défaite. Conte était furieux, il luttait pour exprimer des idées positives et n’a jamais été en mesure d’éloigner sa colère. « Mais finalement convaincu qu’il ne pouvait pas se soustraire à ses obligations médiatiques, Conte a vérifié la qualité du café, descendu ses expressos et s’est lâché. Il a révélé qu’il avait voulu faire signer Kyle Walker à Tottenham Hotspur avant que le latéral droit ne soit transféré à Manchester City pour 50 millions et a fait part de son admiration pour Harry Kane, quelques jours seulement après que Chelsea ait battu le record de son club pour faire signer un autre attaquant, Alvaro Morata », détaille d’ailleurs le Telegraph à propos de cet épisode, qui de l’aveu du média anglais, fissurait déjà la relation entre Conte et Chelsea. Un an seulement après son arrivée et avec un titre dans les poches. C’est dire.

Le Transalpin n’a donc pas laissé que de bons souvenirs à Fulham Road. En effet, au terme de cette deuxième saison, il termine à la 5e place et malgré la victoire en FA Cup face au Manchester United d’un certain José Mourinho, ce sera son dernier match sur le banc de Chelsea. Lors de sa conférence de presse d’après-match à Wembley, Conte a répété sept fois « Je ne peux pas changer », comme pour dire qu’il n’allait pas devenir quelqu’un d’autre sous prétexte d’être le manager de Chelsea. On prend Conte comme il est, ou on le quitte. Ce que Chelsea allait faire dans la foulée. Sans oublier la « prime » de licenciement de 26 millions de livres, négociée après une âpre bataille juridique.

Le saviez-vous ?

Tottenham – Crystal Palace: c’est quoi la touche Conte avec les Spurs ?

Mais quand cette rage est canalisée et transformée positivement, elle peut faire des miracles. Comme on l’a constaté à Tottenham avec sa capacité à diffuser de l’énergie. Cela s’est certainement remarqué au coup de sifflet final du match face à Leeds (2-1). Conte est fou de joie. Il arrange la foule, prend ses joueurs dans les bras, hurle. Comme une bête féroce, il veut montrer sa rage. Non pas pour faire peur, mais pour réveiller la passion de ses joueurs, de ses remplaçants et du stade.

Ajoutez à cette frénésie un goût prononcé pour le travail et vous avez deux ingrédients indispensables à la recette du succès. « Il ne s’arrête jamais de travailler », a déclaré Eden Hazard au Guardian en 2016. « Que nous gagnions ou perdions, cela n’a pas d’importance. Il travaille, alors nous travaillons. Travailler, travailler, travailler. Et nous savons tous qu’en football, et dans tous les sports en fait, il faut travailler très dur pour atteindre le sommet ». Lors de sa première conférence de presse à Chelsea, il avait utilisé le mot travail, ou un synonyme, 32 fois. Avant de se définir comme « un travailleur qui aime travailler ».

Lukaku retrouve son ex

Ce match, c’est aussi l’occasion pour Lukaku de retrouver le coach qui lui a fait vivre une des plus belles saisons de sa carrière avec le titre en Italie avec l’Inter la saison dernière. Une rencontre qui prend d’autant plus d’ampleur vu les récentes déclarations du buteur à Sky Italia qui ont fait l’effet d’un séisme dans le club de Londres. Pour rappel, le joueur y faisait part de son amour pour le club de Milan et son envie d’y retourner un jour. Il avait aussi exprimé son mal-être à Chelsea vis-à-vis du système tactique employé par Tuchel. Une interview assez surréaliste, certes diffusée bien après son enregistrement, mais qui avait pris tout le monde de court, le club de Chelsea en premier, qui n’était pas au courant. D’autant plus surprenant, quand on sait l’intelligence communicationnelle dont peut faire preuve Lukaku. Une faux-pas qui avait été sanctionné de suite par sa non-sélection pour le match face à Liverpool. Tuchel a assuré que tout était désormais réglé et le joueur s’était aussi excusé dans une vidéo assez lunaire.

C’est donc dans ce contexte que le joueur va retrouver son coach d’alors. De quoi rajouter un peu de sel au malaise ambiant. Car la relation entre les deux hommes était très forte. Lukaku n’a jamais caché son admiration pour le natif de Lecce. « Cet homme est un mentor », déclarait-il en septembre 2020. « Il est comme un père qui me comprend très bien. Jouer pour lui, c’est comme un rêve qui se réalise ». Et lorsque Conte quittait l’Inter à la fin de la saison dernière, Lukaku s’était livré sur son compte Instagram : « Je garderai vos principes pour le reste de ma carrière (préparation physique, mentale et juste la volonté de gagner…) c’était un plaisir de jouer pour vous ! Merci pour tout ce que vous avez fait. Je vous dois beaucoup. »

Pourtant tout n’a pas toujours été simple. Dès son arrivée à Milan, Conte a eu Lukaku dans le collimateur. D’abord en lui demandant de perdre du poids, ensuite en le faisant travailler d’arrache-pied à l’entraînement. « Conte faisait en sorte que Lukaku se tienne dos au but et demandait à Andrea Ranocchia, le robuste défenseur central d’un mètre quatre-vingt, d’aller au duel, encore et encore. Chaque fois que Lukaku perdait le ballon, ils recommençaient l’exercice. Cela a duré trois mois. Des répétitions constantes jusqu’à ce que Conte soit convaincu que Lukaku avait atteint le niveau qu’il devait atteindre », détaille The Athletic.

Et lors d’un match de Ligue des Champions en septembre 2019, soit quelques semaines après son arrivée, il n’avait pas hésité à descendre le buteur belge devant tout le vestiaire. « J’ai vraiment mal joué, et Conte m’a dit que j’étais un déchet devant toute l’équipe », déclarait Lukaku à Sky Sports. « Il vous dit en face si vous avez raison ou tort, il a dit qu’il me remplacerait après cinq minutes si cela se reproduisait. Il a blessé ma confiance, mais en même temps il m’a réveillé. Il le fait peu importe qui vous êtes. Pour lui, tout le monde est égal.»

Toutes ces anecdotes montrent à quel point la méthode Conte est saisissante et le personnage singulier. Quand l’influx est positif, cela peut faire des miracles, mais quand un grain de sable bien gripper les engrenages, l’idylle peut vite tourner court. Car à l’image d’un Mourinho, le divorce se fait souvent dans les larmes. « Il y a une raison pour laquelle il n’est pas resté plus de deux ans à un poste », explique une source italienne à The Athletic. « Il est tellement clivant et a un si mauvais caractère que finalement ses relations avec le conseil d’administration se détériorent quasiment systématiquement. Il en va de même avec les joueurs. » Tottenham est prévenu.

 

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Crédits images @Belga

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