Leicester – Manchester United : des Foxes fatigués en quête de proies
Avec seulement deux victoires en 7 matches de Premier League, Leicester n’a pas bien débuté sa saison. Mais ce duel face au grand Manchester United risque de ne pas aider les hommes de Rodgers à retrouver la confiance. D’autant qu’ils souffrent de graves maux défensifs. Par notre journaliste Thibault Drèze.
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Il semble loin le temps où Leicester luttait pour l’Europe de manière assidue et où l’on considérait les Foxes comme un membre émérite du Big Six. Que dire du titre épique de 2016, deux années seulement après leur remontée en Premier League. Alors oui, Leicester n’est pas une équipe faisant historiquement partie des grosses cylindrées anglaises. Même si Leicester avait à son palmarès, avant son titre de champion d’Angleterre, trois Coupes de la Ligue (1964, 1997, 2000) et 7 titres en Championship. Pas si mal, mais pas de quoi rivaliser face aux longues étagères d’autres clubs plus renommés.
La sensation du titre en 2016 étant passée, Leicester a dû assumer un statut nouveau. Non sans mal. La saison suivante, le club terminera 12e avant d’enchaîner avec deux 9e places, deux 5e places et une victoire en FA Cup la saison dernière face à Chelsea. Un nouveau trophée qui vient quelque peu éclipser les années post-titre qui ont été vécues avec, il faut l’avouer pas mal de déception. Non pas qu’on attendait des Foxes d’être champions chaque année, il faut être naïf pour croire à de telles performances. On en attendait simplement plus parce que cette équipe a montré tellement de belles choses et a attiré tellement de sympathie sur elle que la pression est finalement restée constante. Et qu’elle a eu la fâcheuse habitude de craquer en fin de ligne droite.
Parole à la défense
Si cette équipe, depuis l’arrivée de Rodgers en février 2019, s’est bâtie sur une certaine solidité défensive, il semblerait que cette force soit devenue une faiblesse depuis le début de cette saison. En effet, avec un seul cleansheet et 12 buts encaissés en 7 matches, les données défensives sont dans le rouge. « Fondamentalement, vous ne pouvez bien attaquer et créer que si vous défendez bien. Nous devons travailler encore plus dur sur notre défense. En tant qu’équipes, nous devons mieux défendre, car c’est la base de notre travail« , expliquait Rodgers il y a peu. Sauf qu’on en est loin à l’heure actuelle. En effet, pour un manager qui veut construire à partir de la base et qui veut une s’appuyer sur une défense solide, la forme actuelle de son équipe est opposée à sa philosophie. Comme si les remparts construits depuis son arrivée à la tête des Foxes s’effritaient de toute part.
Reste à connaître les raisons de cet effondrement. Des absences d’abord. James Justin et Wesley Fofana, excellent jusqu’à sa blessure, et Ndidi, qui a souvent dépanné en défense, sont des blessés de longue date. Sans oublier les allers-venues du vice-capitaine Jonny Evans entre l’infirmerie et le terrain. Une difficulté supplémentaire quand on connaît sa capacité à rendre meilleur les joueurs qui l’entourent. Une faculté particulièrement remarquée dans le duo qu’il a formé avec le turc Caglar Söyüncü. Mais orphelin du Nord-Irlandais, ce dernier n’a pas les épaules assez solides pour diriger cette défense. « Sans Evans, c’est à Caglar Soyuncu qu’est revenu le soin de diriger la défense, mais il est arrivé dans la saison assez marqué par sa mauvaise expérience de l’été à l’Euro avec une équipe de Turquie qui a perdu ses trois matches de groupe. Sa forme était si irrégulière que Rodgers a dû ramener son jeu à l’essentiel et le faire passer de la gauche à la droite de la paire centrale », observe The Athletic.
À côté de lui, Daniel Amartey a tenté de tenir la baraque durant les trois premiers matches de la saison. Avant que les responsables du club ne se rendent à l’évidence, le Ghanéen est trop juste pour disputer une saison entière à ce poste. Les Foxes ont donc préféré s’activer sur le marché des transferts en recrutant Jannik Vestergaard. Mais l’arrivée du solide défenseur de Southampton n’a visiblement pas aidé à résoudre les problèmes de l’arrière-
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Des Belges à cran
Et nos Diables dans tout ça ? S’ils ne sont plus que deux depuis le départ en prêt de Denis Praet vers le Torino, leur début de saison n’est pas franchement à la hauteur des espérances. Avec 100 % de temps de jeu en Premier League et une très grosse saison dernière (62 matches disputés) à laquelle est venu se greffer un Euro assez éreintant, Youri Tielemans commence à tirer la langue et cela se fait ressentir. C’est le joueur qui a été le plus utilisé en club et en sélection l’exercice 2020/21.
Même s’il a marqué un but et donné deux assists le « vrai » Tielemans semble éteint. Où sont passés ses perforations axiales, ses tirs de loin, ses passes chirurgicales ? Cela manque aux supporters, mais surtout à son équipe. Lui que l’on envoyait déjà au mont Olympe de la Premier League en fin de saison dernière avec son but décisif en finale de la Cup face à Chelsea en point d’orgue, doit maintenant lutter avec le « best of the rest ». S’il s’agit d’un petit creux, on ne doute pas de ses qualités sportives, mais un peu de repos ne lui ferait sans doute pas de tort. Physiquement et psychologiquement.
Du côté de Castagne, l’autre joueur belge de Leicester, la saison a démarré plus tard suite à sa blessure au visage survenue durant l’Euro. Pas encore titulaire indiscutable il a cependant participé aux 5 derniers matches des Foxes. Une remise en route progressive pour le défenseur latéral dont les percées et autres dépenses d’énergie feront du bien à toute l’équipe.
Dans cette tourmente, on évoque maintenant un départ possible du coach Brendan Rodgers vers les nouveaux riches de Newcastle. Autant dire que ce match face à Manchester United arrive mal. En effet, on a connu meilleur adversaire pour se relancer. Même si les Red Devils ne sont pas impitoyables en ce début de saison et qu’ils devront, eux aussi, se priver d’un défenseur en la personne de Varane, Ronaldo et les siens ont des atouts offensifs capables d’effrayer plus d’une défense. De plus, United est invaincu lors de ses 29 derniers déplacements en Premier League.
Ce duel sera un bon test pour ces deux défenses peu convaincantes et qui ont déjà montré pas mal de moments de doute depuis le début de saison. Un match qui s’annonce donc spectaculaire, paradoxalement, vu les forces offensives des deux formations avec d’un côté Vardy (6 buts) et de l’autre Bruno Fernandes (4 buts) Greenwood et Ronaldo (3 buts). Un feu d’artifice qui devrait, une fois de plus, offrir un spectacle dont seul le championnat anglais a le secret.
Ce sera à suivre en direct, ce samedi 16:00 sur VOOSPORTWORLD.
Info
Suivez ce match en direct, le samedi 16 Octobre à 16:00 sur VOOSPORT WORLD.
Crédits images @Belga